Certifié Agriculture Biologique par Ecocert France ( certificat disponible à la fin de cet entretien), Bruno nous parle de son métier.
Quel est votre métier ?
Paysan
Où se situe votre ferme ?
Aubagne Beaudinard
Présentez vos terres :
Nous travaillons sur 8 hectares de terres. Nous sommes propriétaires de 2 hectares et nous louons les 6 autres. Nous cultivons essentiellement des légumes et quelques fruits. Nous avons 8 000m2 de serres sur les 2 hectares qui nous appartiennent.
Présentez vos légumes :
L’été nous vous proposons des aubergines, des tomates, des courgettes, des concombres, des haricots vert et rouge, des fraises, des melons, des pastèques, des radis, de la salade, des petits pois marseillais, des poivrons, etc.
Automne-Hiver : pommes de terre, courges, ails, oignons, choux, carottes poireaux, betteraves, chicorés, navets, etc.
Au printemps : petits pois, fèves, artichauts, fenouils, blettes, épinards, etc.
Quel est votre parcours ?
Nous sommes une famille de paysans. Mon grand-père, Étienne, avait une exploitation diversifiée : arbres fruitiers, vignes, animaux. A la fin des années 60, mon père et mon oncle, Jean et Robert, reprennent progressivement la ferme et les terres. Quelques années plus tard, ils décident de descendre dans la plaine d’Aubagne pour commencer à y cultiver des légumes. Ils passent d’une polyculture pour les marchés...à la monoculture pour les supermarchés. Quand j’ai repris l’exploitation, nous travaillions avec les grands expéditeurs. En voyant le prix qu’ils nous achetaient nos salades et auxquels ils les revendaient aux grandes surfaces, nous avons décidé de travailler directement avec elles. Ce choix n’était pas encore le bon...nous étions complètement dépendant de leur coup de fil ou de leur fax, si nous avions une demande de commande nous devions la livre sous 48h. Si personne ne nous appelait, on perdait toute la récolte de la semaine. On envoyait nos salades à la moulinette. En 2000, nous avons décidé de consacrer une petite part de notre exploitation à la polyculture pour vendre des légumes en direct. Ce circuit a petit à petit commencé à porter ses fruits. Maintenant cela fait 8 ans que nous faisons des paniers et 4 ans que nous sommes en bio !
Pourquoi la bio ?
Nous supportions plus de travailler avec les grands distributeurs et en circuit direct, le bio fut une demande de nos clients et du réseau des Paniers Marseillais, qui nous ont aidés dans la conversion.
Qui travaille avec vous ?
Je travaille avec mes parents, Jean et Annie et nous avons deux personnes salariés sur la saison, Kader et Omar. Kader et Omar s’occupent du nettoyage, de l’entretien des terres et de la récolte. Mon papa travaille au ramassage, à la plantation et à l’arrosage des terres. Ma maman fait les marchés et est notre comptable en chef. Et puis moi, Bruno, je livre, prépare les sols et aide au ramassage.
Une journée commence et se termine à quelle heure pour vous ?
Je commence entre 5 et 6h et je finis entre 20h et 21h.
Quels sont vos circuits de vente ?
Nous distributions 4 paniers (les chartreux, Aubagne, gémalto) dont 1 faisant partie du réseau des PAMA (le Bon terroir à Bois Luzy) et 2 marchés (Aubagne et St Barnabé).
Depuis combien de temps travaillez-vous avec les PAMA ?
Nous travaillons depuis 6 ans avec les PAMA.
Qu’est-ce que vous appréciez dans ce réseau ?
Le fait de ne pas avoir un chef de rayon qui me gratte les prix tous les matins... J’apprécie cette solidarité qui existe vraiment entre les adhérents des paniers et leur maraîcher. Le fait de travailler dans ce réseau m’a redonné le goût d’aimer ce que je fais et de le faire aimer. Je ne suis plus brimée par le poids, le prix, la forme, le calibre de mes légumes, c’est une autre manière de cultiver et de vendre, plus saine, plus naturelle, plus agréable !
Avant de changer de circuit de vente, je n’arrivais plus à payer mes factures, je m’étais endetté et je voyais pas comment j’allais m’en sortir...Cette forme d’agriculture m’a redonnée foi en mon métier, aujourd’hui je peux payer mes factures, je ne suis plus endettée et je m’en sors de mieux en mieux !
Le petit plus de votre métier :
Quand je vois que ce que j’ai planté pousse ! Quand j’ai des bons retours des gens du panier, ça me fait plaisir.
Le petit moins de votre métier :
Quand je vois que ce que je plante ne pousse pas...Tu travailles comme un tordu et qu’au final ça ne se donne pas...
Que diriez-vous à des personnes qui hésitent à prendre vos produits Essayez !
Comment voyez-vous l’avenir de l’agriculture ?
Le bio est une agriculture compliquée, il faut changer sa manière de penser et de faire. Pour ce qui est des circuits de proximité, c’est la même chose, il faut pas se louper. Je pense que ça peut bien continuer mais il faut s’accrocher pour y arriver, le réseau est là pour nous accompagner grâce à Robert notamment, j’espère que ça va continuer et qu’on aura encore plus d’adhérents !