Il était une fois, le square Labadié ou « place Alexandre Labadié », situé entre la gare Saint-Charles et le quartier des Réformés. Ce lieu est souvent peuplé d’une faune nocturne et parfois diurne encline à des problèmes sociaux difficiles. Les habitants du quartier souhaitaient préserver cet espace des différents trafics qui régnaient en maître. Après de nombreux recours, Ils ont obtenu la fermeture de ce square. Aïcha Muniga, élue du 1er secteur avait le souhait de rendre à ce square un peu de sa superbe. Elle fit donc appel aux Paniers Marseillais pour créer un lien, une pause, une respiration ou tout simplement un oasis dans les turpitudes du quartier. Ainsi naquit le « panier de la rotonde ». Depuis trois années, il offre aux adhérents de l’association et aux riverains une folle parenthèse dans un quartier parfois trop urbain. Les enfants s’amusent, les adultes profitent d’un peu de verdure et ainsi la vie semble plus paisible le temps d’une distribution.

Mais laissons la parole à qui de droit et abandonnons-nous à un jeu de regards croisés.

Les trois questions suivantes ont été posées à différents interlocuteurs :

• Que vous inspire le quartier ?
• Que pensez-vous du square ?
• Que pensez-vous du panier de la rotonde ?

Mme Blette, légume cultivé par la famille Péré :

Au début, j’étais très angoissée. Du béton, encore du béton et des gens bizarres qui traînent un peu partout. Pas très rassurant tout ça. J’avais peur de perdre toute ma fraîcheur. Mais quand j’arrive sur le square, j’ai l’impression d’être une star, je suis attendue, les gens font la queue pour m’avoir dans leur panier. Je me sens considérée et appréciée. Je suis ravie. Le panier de la rotonde, c’est comme le festival de Cannes, on se sent respectés, choyés et les adhérents imaginent des centaines de scénarios pour nous cuisiner et nous, les légumes, nous adorons ça.

M. Epinard, légume de la famille Péré :

Avec la famille Péré nous parcourons souvent Marseille, mais ce lieu est pour moi le plus magique. Des vieux platanes centenaires nous protègent d’un soleil parfois lourd ou même d’une pluie battante. On se sent en sécurité. L’association « Panier de la rotonde » est un style de vie. Les adhérents prennent le temps de discuter, d’échanger et de partager un moment de convivialité. En résumé, tout le monde respire.

Mme Fraise, Fruit cueilli par la famille Péré :

Moi, je considère que ce quartier n’est pas digne d’une diva de mon envergure. Il est sale, hideux et fréquenté par des personnes qui m’effraient. Je suis une beauté qui mérite d’être mis en valeur par un écrin de qualité. Heureusement, les adhérents du panier de la rotonde savent me mettre en valeur. Je remercie d’ailleurs tous mes fans.

M. Poulet, Volaille élevée par la famille Péré :

Je trouve que ce quartier est hétéroclite. On trouve des associations d’aides aux personnes en difficultés comme Article 13, A Sud. Et puis le panier de la rotonde qui anime le square une fois par semaine. Ce quartier est en plein changement et je sens que la douceur de vivre s’accentuera dans les années à venir. Je parie ma tête à couper.