Le mouvement des AMAP duquel est issu notre réseau, prend ses origines au Japon, dans les années 1960. En effet, après la seconde guerre mondiale, l’Etat mit en place une politique d’agriculture intensive à base de pesticide, l’objectif étant de moderniser l’agriculture et d’augmenter la production alimentaire. Face à cela, deux mouvements ont commencé à se constituer afin de mettre en place un système agricole non polluant et extensif : l’agriculture biologique et les Teikei, ou un mode de vente sous la forme d’achat en groupe occasionnant une livraison en petite unité.
Ainsi, les teikei concernaient en premier lieu les coopératives laitières puis s’est étendu à d’autres secteurs de l’agriculture. Ces systèmes de consommations émanent de chercheurs en agriculture et de médecins associés à des producteurs de villages ruraux et à des consommateurs urbains. Ces personnes ont mis en place des partenariats avec des paysans, qui eux, en l’échange de l’achat par contrat de la récole, s’engagent à produire sans utiliser de pesticides. Les Teikei ont permis de former « un système de circulation des produits agricoles biologiques qui relient directement des producteurs aux consommateurs sur la base d’une confiance réciproque ».
Dans le système Teikei, les relations entre consommateurs et producteurs sont directes. Il n’y a pas d’intermédiaire ni d’organismes de contrôle. Les producteurs sont présents lors des distributions et leurs stands sont visibles grâce à la photographie du producteur souriant avec ses légumes. Le prix de chaque produit est discuté entre producteurs et consommateurs en tenant compte du revenu nécessaire aux producteurs pour gérer leur ferme et en fonction des demandes des consommateurs. On peut alors déterminer la surface à cultiver pour éviter la surproduction.
Les Teikei comporte trois caractéristiques principales :
- le respect d’un cycle de vie biologique et physique
- la coopération entre les producteurs et consommateurs
- l’autosuffisance locale
A la base de ce système ce situe la confiance réciproque entre le consommateur et le producteur, « une relation fraternelle entre les personnes qui ne soit pas du type d’une relation commerciale ».
Fort de ces valeurs, une véritable communauté s’est crée autour des teikei, avec en 1993, près d’une foyer japonais sur 4, soit près de 16 millions de personnes, qui adhérait à ce système. Au centre de chaque Teikei, s’est développée une véritable solidarité active, partagée par tous, comme une grande famille veillant les uns sur les autres.
C’est donc grâce à cette innovation sociale japonaise qui a été adapté à la société française qu’a pu se développer en France le système des AMAP, et le réseau des Paniers Marseillais. Aujourd’hui encore, de nombreuses valeurs défendus par les Teikei originaux prennent sens dans nos paniers, où la solidarité est au centre des relations entre nos producteurs et nos adhérents.
Source :
- Jean Lagane, « Du teikei à l’AMAP, un modèle acculturé », Développement durable et territoires [Enligne], Vol. 2, n° 2
- Etona Orito, « Les teikei – les précurseurs au Japon de l’agriculture biologique – face à la catastrophenucléaire de mars 2011 », Géographie et cultures
- http://urgenci.net/french/principle...
Crédit photo : Le fermier Michiko Uozumi et des membres du Teikei Photo par Hiroko Kubota.