Les Paniers Marseillais
Une autre économie est possible...

La lettre des PAMA

Édition N°7 - Novembre 2013

L’Agriculture Raisonnée : (ou comment débusquer le Green Washing)

L’agriculture raisonnée est une démarche française, créée en 2002 et réglementée par le ministère de l’Agriculture et de l’Écologie. Voici la définition qu’en fait le ministère : « L’agriculture raisonnée correspond à des démarches globales de gestion d’exploitation qui visent, au-delà du respect de la réglementation, à renforcer les impacts positifs des pratiques agricoles sur l’environnement et à en réduire les effets négatifs, sans remettre en cause la rentabilité économique des exploitations ».

Sa création est une initiative du ministère de l’Agriculture et de l’Écologie et du réseau « Forum des Agriculteurs Responsables et Respectueux de l’Environnement » (FARRE) qui en assure la promotion. Le réseau FARRE est activement soutenu depuis sa création par les chantres de l’agriculture conventionnelle intensive, tels que la FNSEA, Monsanto, BASF, DuPont ou encore l’Union des Industries de la Fertilisation.

Si 103 exigences sont nécessaires à la certification en agriculture raisonnée, ces exigences sont pour beaucoup réglementaires (strictes applications de la loi française), et aucun intrant chimique autorisé en agriculture conventionnelle n’est interdit en agriculture raisonnée, une « juste » utilisation de ces produits chimiques y étant seulement préconisée. La seule réelle contrainte pour les agriculteurs désireux d’être certifiés en agriculture raisonnée est de tenir à jour un livre des traitements chimiques qu’ils ont effectués.

En conclusion, on voit que les promoteurs de l’agriculture raisonnée ont joué avec la sémantique du qualificatif raisonné qui laisse croire que cette démarche est profondément réfléchie donc sérieuse, donc très respectueuse de tout, donc, donc, donc... mais on voit clairement que l’agriculture raisonnée est à l’agriculture conventionnelle ce que les produits phytosanitaires sont aux pesticides et autres engrais chimiques ; c’est-à-dire une manière plus politiquement correcte de parler de la même chose, et de noyer ainsi le poisson, tout en laissant le poison.

Sur le Feu

Bonnets rouges : Faut-il défendre l’industrie agroalimentaire productiviste ?

On ne sait pourquoi les bonnets des manifestants bretons contre l’écotaxe sont rouges, tant on ressent fortement derrière ce mouvement la puissance financière (sûrement pas rouge) de ceux qui ont imposé une industrie productiviste à bas coût dont les conséquences humaines (santé, conditions de travail), écologiques, éthiques et humanitaristes (si l’on songe au sort des animaux), sont tout simplement épouvantables. Des camps de concentration et de souffrance pour les bêtes, calibrées comme des pommes industrielles pour les besoins de la production de masse et de la standardisation des abattoirs ; les carcasses trop déformées pour la standardisation industrielle transformées en farines animales qu’on arrive toujours à fourguer, malgré les risques sur la santé ; des antibiotiques à foison, du maïs et du soja OGM venus d’Amérique du Sud pour nourrir vite et pas cher les bêtes au prix d’une misère sociale et d’une déforestation éhontées dans les pays d’origine…

Et voilà que les responsables de ce gâchis se révoltent pour ne pas payer trois sous de soutien à l’écologie. A chaque scandale (algues vertes…) ils se sont défilés et c’est l’État et le contribuable qui ont toujours payé pour continuer à polluer et conserver ce système absurde qui va à notre perte.

En construisant une usine de retraitement des algues vertes qui non seulement ne fonctionne pas vraiment, non seulement a coûté des milliards, mais en plus conforte finalement la production des pires poisons. Dame, puisqu’on les traite, les poisons. On les traite, on les enfouit, on les garde au chaud dans la terre épuisée pour qu’ils explosent à la figure de nos petits-enfants… Bravo ! .....Lire la suite

On l’a fait

La semaine du Goût

Cette année, et comme chaque année, les PAMA étaient présents lors de la semaine du Goût au parc du 26ème Centenaire, du 14 au 19 Octobre.

Encore une bonne occasion pour les paysans de montrer leur rôle, leur vocation première de nourrir sainement (et donc sans produits chimiques).

Si de plus en plus d’enfants sont, grâce aux campagnes de sensibilisation, conscients du fait qu’il faut manger des fruits et des légumes, il y a encore beaucoup de travail à faire pour leur transmettre l’importance de les consommer à la bonne saison. Expliquer aussi qu’une salade qui à été légèrement grignotée par un escargot ou une carotte pas tout à fait droite ne sont pas signe de mauvaise qualité, bien au contraire.

Les élèves des écoles Marseillaises ont pu goûter, toucher et sentir les fruits et les légumes directement sortis de la terre, à l’état brut. Ainsi, comprendre que la nature nous a offert ce bien précieux : la biodiversité. Pour finir, chaque jeune élève a bu son verre de jus : pomme, raisin ou poire, et est reparti avec une pomme des Paniers Marseillais !

Qu’ils sachent qu’ils seront avec leurs parents les bienvenus à rejoindre nos paniers de quartier.

Festival Champs Libre

Virginie Gozzerino - maraîchère des PAMA - était présente samedi 19 octobre au festival "Champs Libre" à Marseille, au Pavillon M. Ce fut une journée dédiée aux femmes dans le monde agricole. Beaucoup de rencontres et d’échanges avec d’autres femmes de différents pays : Maroc, Grèce, Espagne, Tunisie..... Toutes partageant le même objectif : Le respect des terres que nous cultivons.

Plein Champ

Visite très intéressante et des plus conviviales chez Julien et Magali (EARL Les Deux Rives) qui sont partenaires des PAMA depuis maintenant 3 ans. Ils nous ont accueilli chez eux, nous ont fait prendre part au lâcher des brebis et accompagnement vers leur pâture et ils nous ont présenté les poules et chapons, les porcs noirs (Gascons), tous ces animaux vivant à leur rythme dans un environnement superbe et bien aménagé et ils nous ont fait déguster tout un éventail de terrines (poule/bœuf/broutard...) et j’en passe !!

Ils ne manquent pas de travail et de courage avec en plus "l’élevage" de leurs 2 adorables petites filles de 5 et 2 ans ! Journée très enrichissante , un grand merci à tous les 2. Pensez à tester leur viande d’excellente qualité (veaux et porc) et en particulier pour les fêtes de Noël , commandez leurs chapons pour vous régaler (bio et local) en famille !

Y’a pas que nous

Nous vous proposons la lecture des 2 articles ci dessous :

- Un article d’Agir pour la Crau sur des bétonnages à venir dans les BdR
- Un article de GRAIN sur la résistance aux lois sur les semences en Amérique Latine

A première vue, deux lectures bien différentes ? En fait non. Les deux textes montrent les mille et une façons, de par la planète, d’attaquer et de détruire le monde agricole, celui que nous défendons.

Ce sera, dans la plaine de la Crau, le passage d’un oléoduc dont le linéaire du projet s’inscrit à 70% en zone agricole et qui est fortement destructeur au niveau des espaces agricoles sur les communes de Saint-Martin-de-Crau et d’Arles.

Ce sera, en Amérique Latine, les stratégies de privatisation qui se sont multipliées et sont devenues plus radicales et ambitieuses. Par contre, les entreprises et les gouvernements ne s’attendaient pas à ce que les résistances nationales et régionales se multiplient en même temps.

L’agriculture est un domaine éminemment social, étant donné qu’il a pour rôle de maintenir et d’alimenter toute la population. Le fait de mettre en danger la sécurité et la souveraineté alimentaire de l’Argentine par exemple, en concédant de nouveaux privilèges aux entreprises transnationales du secteur agricole revient à s’avancer vers la perte de la souveraineté du peuple. Partout dans le monde les résistances s’organisent contre les brevetisations du vivant, les privatisations des semences, le mépris des agriculteurs, des vrais agriculteurs. Avec nos petits moyens de petite association, continuons d’apporter nos gouttes d’eau, avec au cœur l’espoir de former une belle rivière.

A lire, à voir, à faire

L’événement anthropocène

Depuis une quinzaine d’années, un concept se diffuse parmi les chercheurs qui étudient l’évolution des écosystèmes : l’anthropocène. Ce terme créé et utilisé par certains scientifiques pour désigner une nouvelle époque géologique, qui aurait débuté avec la révolution industrielle pour certains et avec l’invention de l’agriculture pour d’autres, fait référence aux ravages provoqués à la planète par les civilisations humaines . En effet, les activités anthropiques, activités industrielles et modes de vie, seraient devenues les contraintes dominantes devant toutes les autres forces géologiques et naturelles qui jusque là avaient prévalu ; et tel que nous le savons elles perturbent gravement le fonctionnement de la nature. Cette exploitation maximaliste de l’écosystème engendre des bouleversements naturels en rafale, l’homme en est-il responsable ? Jusqu’à quel point ? Ci-gît le cœur de la question : la source du problème se loge-t-elle dans le scientisme technologique, ou dans des caractéristiques intrinsèques à la nature humaine ? 

Jusqu’ici plutôt discutée dans l’espace anglo-saxon, cette notion a été introduite en France par Claude Lorius et est bien déclinée dans son livre (co-écrit avec le journaliste Laurent Carpentier), Voyage dans l’anthropocène, cette nouvelle ère dont nous sommes les héros : «  Nous avons déséquilibré le monde d’une façon telle que nous sommes aujourd’hui en droit de penser que le processus est pratiquement irréversible, relatent-ils. Aussi courte soit-elle – parce que rapide et brutale – l’ère anthropocène, cette nouvelle période de la vie sur Terre, marque une rupture sans précédent. Elle est à la fois l’âge d’or – celui des grandes découvertes, du progrès scientifique, de la démocratie, de l’allongement de la vie – et l’ère de l’aveuglement. » La notion d’anthropocène est au cœur d’un projet éditorial français lancé cet automne à l’initiative de l’historien des sciences Christophe Bonneuil, avec notamment la sortie d’un livre co-écrit avec l’historien Jean-Baptiste Fressoz, « L’Événement anthropocène » aux Editions du Seuil. A feuilleter pour y voir plus clair ! Pour les personnes intéressées, Christophe Bonneuil sera présent à la librairie Transit le mercredi 20 à 18h30 pour présenter son livre.

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Dans un contexte de « crises » environnementale et climatique, mais également sociale, économique, culturelle voire financière, le développement durable est confirmé dans ses objectifs fondamentaux. Le 25 et le 26 novembre ne ratez pas la 7ème Assise Nationale du Développement Durable. Ateliers, table ronde, soirées.... tout est gratuit, il est possible de s’inscrire directement sur le site . Les événements se dérouleront entre le Parc Chanot (Palais des Congrès de Marseille) et la Villa Méditerranée.
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