Les Paniers Marseillais
Une autre économie est possible...

Céline Ceccaldi

Adresse :
Lascours
13360 Roquevaire
tel : 06 75 17 16 35

Les paniers desservis : Panier d’Élemir

Les produits proposés :



Céline Ceccaldi

La production de safran est certifié AB, certificat disponible à la fin de cet article.

Quel est votre métier ?

Je suis safranière, de manière commune, productrice de Safran.

Où se situe votre safranière ?

Nos terres se situent sur les collines de Roquevaire, dans le hameau de Lascours, en zone naturelle protégée.

Présentez vos terres :

Nous sommes propriétaires de 6 000m2 de terrain, tout en restanques au pied du Garlaban. Quand on a acheté le terrain, tout était en friche et petit à petit on a défriché pour remettre les terres en cultures. En 2009, quand nous avons commencé, nous avons fait une grosse plantation de 30 000 bulbes de crocus. Aujourd’hui nous devons être à 100 000.

Présentez vos produits :

Nous travaillons uniquement avec le crocus sativus qui nous permet d’avoir différents produits à la vente : Le safran, c’est le pistil des fleurs de crocus. Une fois trié et séché on le conditionne en trois formats (1/10 de g, ½ g, 1 g). Il pourra alors être utilisé pour la cuisine. On utilise aussi les pétales des fleurs de crocus. Elles sont utilisées en cosmétiques pour leur valeur anti-âge et antioxydante. Nous les vendons à une entreprise en Avignon qui fait des produits cosmétiques bio. Chaque année, nous dédoublons les crocus sur ¼ de nos terres. Les bulbes sont alors replantés ou vendus. Le fait de réaliser cet exercice chaque année permet de faire un roulement des cultures sur 4 ans.

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Quel est votre parcours ?

J’ai une licence en biologie-géologie. Je voulais être institutrice. J’ai fait une année à l’IUFM et j’ai été recalée au concours. Je n’ai pas souhaité retenter, j’avais été très déçu de cet échec et en plus un nouvel événement m’attendait, j’allais devenir maman ! Tout en m’occupant de mon fils, j’ai cherché ce qui me plaisait vraiment et ce à quoi je voulais dédier ma vie professionnelle. Je me suis tournée vers l’agriculture, en bio bien sur car j’ai toujours été sensible à la préservation de la nature. Comme je connaissais le safran depuis longtemps, mon grand-père en cultivait dans son jardin, j’ai eu le « déclic », et j’ai décidé de me lancer dans la culture de safran bio. De plus, je ne souhaitais pas cultiver en plaine, entourée de grandes cultures.

Pour la formation générale, j’ai réalisé durant un an un BPREA (brevet professionnel de responsable d’exploitation agricole). Sinon je me suis formée avec mon grand-père depuis mon plus jeune âge. Il m’a appris à trier, sécher, s’occuper des plantes, etc.

J’ai commencé un essai en 2008, nous avons planté 2000 bulbes que mon grand-père m’a donné. Et ça a été un succès, l’année d’après j’ai commencé réellement en en plantant 30000.

Durant ma formation, j’ai réalisé un stage chez une productrice de safran dans les Alpes. En 2009, j’ai adhéré à l’association Safran Provence qui regroupe des producteurs de safran en PACA. Je suis aujourd’hui au conseil d’administration. Grâce à ce réseau, on se forme entre nous et on apprend des partenariats qui sont mis en place avec d’autres structures comme l’université européennes des senteurs et saveurs de Forcalquier. Dans cette association nous sommes plus de 50 adhérents mais il faut savoir que rien que dans la région PACA, nous sommes plus de 200 producteurs de safran !

Pourquoi la bio ?

C’est naturel pour moi ! Je ne me voyais pas faire autrement. Il me semble absolument nécessaire de préserver la qualité des terres, la biodiversité et d’avoir un produit fini 100% naturel !

Qui travaille avec vous ?

Je suis seule mais quand j’ai besoin mon compagnon m’aide. Durant la période de floraison on a besoin d’être deux pour réaliser la cueillette et le tri.

Comment se déroule votre année ?

La plantation des bulbes se fait en été. La floraison à lieu en octobre et elle dure un mois. Nous trions les fleurs pour pouvoir récupérer leur pistil, ensuite il sera séché. Tout le reste de l’année, nous entretenons nos terres, nous désherbons, nous dédoublons nos bulbes (¼ de terre par an), je conditionne, nous recevons des groupes, nous faisons des foires et des marchés,etc.

Quels sont vos circuits de vente ?

Pour ce qui est du safran, 80% de la vente se fait via les circuits courts pour les particuliers. Nous travaillons avec les Paniers marseillais, des amap, nous faisons le marché des producteurs une fois par mois à Cassis et nous participons 2 fois par an aux fêtes organisées par « Les Jardins du Pays d’Aubagne ». Nous essayons d’être présent sur des événements comme la foire de Terroir 13, des expositions, etc (environ 10 par an).

Nous proposons à un seul restaurateur notre production. Ce restaurateur est situé à Cassis. Cependant je ne souhaite pas développer cette vente je préfère rester en circuit court pour des particuliers.

Nous passons aussi par quelques revendeurs : Artisans du monde à Marseille et Aubagne, l’épicerie de Roquevaire.

Pour ce qui est des bulbes, nous les vendons aux particuliers, mais surtout nous recevons des grosses commandes des personnes de l’association ou des stagiaires.

Depuis combien de temps travaillez-vous avec les PAMA ?

J’ai commencé avec le panier d’Elimir en 2010. Eric Dehorter, adhérent de ce panier et journaliste à France 3 était venu réaliser une émission sur la safranière, c’est comme ça que j’ai fais la rencontre des PAMA. Lors de la fête des PAMA en 2012, le panier de la pomme a pris contact avec moi et je suis venue leur proposer mes produits durant la période de noël.

Qu’est-ce que vous appréciez dans ce réseau/ vente direct ?

Le contact direct avec le consommateur. Il existe tout un coté pédagogique que j’apprécie énormément, c’est une continuité à ma formation d’enseignante : expliquer mon travail, comment se cultive cette plante, etc.

Le petit plus de votre métier :

Être dans mes restanques, à l’extérieur, dans un cadre magnifique, travailler dans mes collines avec mes petites plantations. Ce qui me plaît c’est aussi tout le réseau qui entoure le projet. L’association Safran Provence, les Jardins du Pays d’Aubagne, les Amap, les Paniers Marseillais, le marché de Cassis... Ce type de réseau permet d’être dans l’échange continu. J’apprécie aussi le contact direct avec les gens, j’aime recevoir les gens chez moi, faire des visites à la safranière. On peut tout raconter : l’histoire du safran, en passant par son goût, son odeur, etc. Ces visites permettent de faire comprendre mon travail.

J’organisais au départ les visites toute seule dans mon coin. Puis j’ai mis en place un partenariat avec l’office de tourisme intercommunal du Pays d’Aubagne. Je participe au circuit des randonneurs et aussi celui des producteurs qui a lieu deux fois par an.

J’organise de mon coté des visites à la safranière mais l’office de tourisme m’aide beaucoup, maintenant il gère pour moi tout le coté administratif, c’est à dire qu’ils prennent les réservations, expliquent la date et le lieu de la visite et ils m’envoient la veille de la journée la liste des participants.

Le petit moins de votre métier :

Le plus compliqué c’est l’entretien du terrain en restanques, des murs en pierre, etc. Mais en même temps c’est ce qui fait le charme de nos terres...et c’est pour cela que je les aime. Comme je suis en zone protégée, la relation avec les chasseurs peut être parfois un peu complexe...

Votre satisfaction personnelle :

D’avoir réussi à être autonome, à faire quelque chose qui me passionne vraiment. De plus, le produit est bon, les bulbes sont vites achetés car connus dans le milieu comme de très bonne qualité.

Que diriez-vous à des personnes qui hésitent à prendre vos produits ?

Sentez et goûtez ! Lors de mes distributions, je prévoie toujours une dégustation, et je propose des idées recettes.

Comment voyez-vous l’avenir de l’agriculture ?

Tant que j’ai la forme physique je peux continuer ! Il faudrait que j’augmente la production, je souhaiterai développer un autre poste plus tard. On est modeste et on veut le rester !

Eric Dehorter, journaliste à France 3 et adhérent au PAMA, vous propose de visionner l’entretien qu’il a réalisé avec Céline :

Certificat AB
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