Les Paniers Marseillais
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Ail

L’Ail, ail commun ou ail cultivé (Allium sativum) est une plante potagère vivace monocotylédone dont les bulbes, à l’odeur et au goût forts, sont souvent employés comme condiment en cuisine. Une tête d’ail se compose de plusieurs caïeux ou gousses d’ail.

Nom scientifique : Allium sativum, de la famille des Amaryllidaceae (cette famille était précédemment considérée comme une sous-famille des Liliaceae).

Noms communs : ail commun, ail de cuisine, ail cultivé, chapon, perdrix, thériaque des pauvres, thériaque des paysan, etc.

UN PEU D’HISTOIRE

Sans doute originaire des plaines de l’Est de la mer Caspienne, l’ail (du celte « all » qui signifie chaud, brûlant) s’est propagé à travers l’Asie et l’Europe au gré des migrations humaines. On trouve trace du liliacé dès 3 000 ans avant J.-C. en Chine et au Moyen-Orient ; dans l’Égypte ancienne, l’ail était réputé pour la force donnée à ceux qui le consommaient, à commencer par les bâtisseurs de pyramides. Cette même réputation lui valut d’être un aliment privilégié des soldats, athlètes et lutteurs de la Grèce Antique, Aristophane et Hippocrate ont mis également en évidence ses qualités « médicamenteuses » ; seules les classes supérieures dédaignaient cette « rose puante », à l’haleine repoussante (il semble même que l’accès aux temples ait été interdit à ceux qui en avait mangé). On retrouvera longtemps (chez les Romains puis dans l’Europe médiévale et, plus tard, dans l’Angleterre victorienne) cette distinction entre un usage populaire très développé et une répugnance de la part de la « haute société ». De même qu’on a pu lire cette allusion chez Shakespeare ou Cervantès.

Sa saveur relevée et ses bienfaits réels ou supposés en font un condiment fort usité au Moyen Âge ; on le mâchait même pour repousser les épidémies de peste. Bien plus tard, lors de la peste de Marseille en 1762, quatre voleurs dévalisèrent les demeures, immunisés grâce à une boisson à base d’ail. Arrêtés et condamnés à mort, ils eurent la vie sauve en révélant la recette de leur élixir. Cette boisson est depuis connue comme le « vinaigre des quatre voleurs » et est utilisée comme antiseptique. On lui a aussi reconnu des effets contre la lèpre et la grippe. Il est, bien entendu, un remède contre le mal (les sorcières, les voleurs, le diable et les vampires) et une protection contre les coups du sort (les guerriers contre les assauts de l’ennemi, à l’image des guerriers romains qui portaient toujours une tête d’ail autour du cou, les voyageurs contre les périls de la route, les marins contre les naufrages, ou encore les toréadors contre les charges du taureau).

Parmi les autres propriétés de l’ail, ses vertus soi-disant aphrodisiaques, popularisées par Pline l’Ancien, furent corroborées notamment par Henri IV, grand amateur de cette puissante saveur (on disait de lui qu’il avait « une haleine à terrasser un bœuf à vingt pas »).

En Sibérie, terre originelle de l’ail, celui ci avait une telle valeur qu’on payait encore au XVIIIe siècle ses impôts en ail.

DESCRIPTION

Plante herbacée, bulbeuse et vivace assez grande à nombreuses feuilles engainant le bas de la tige. Elle mesure 5 à 12 cm de hauteur. L’inflorescence est rare chez beaucoup de cultivars et n’apparaît qu’occasionnellement en cas de stress. Elle est enveloppée d’une spathe en une seule pièce tombant assez rapidement. Les fleurs sont groupées en ombelles. Assez peu nombreuses, elles sont de couleur blanche ou rose et s’épanouissent en été.

Le fruit est une capsule à trois loges, mais celle-ci est très rarement produite et la hampe florale donne plus souvent naissance à des bulbilles florales sauf pour les cultivars originaires d’Asie centrale et du Caucase qui sont proches du type sauvage.

La multiplication végétative est plutôt la règle par le biais des bulbes formés à la base de la tige. Ce sont des bulbes composé de 3 à 20 bulbilles (gousses) arquées appelés caïeux. Chacun est entouré d’une tunique parcheminée et le groupe d’un même pied est lui même inclus dans une tunique identique à multiples couches.

VALEURS NUTRITITIONNELLES

Pour 100 g d’ail : 133 calories ; eau : 64 g ; protéines : 7 g ; glucides : 24,5 g ; lipides : 0,5 g ; fibres : 3 g ; potassium : 446 mg ; magnésium : 21 mg ; phosphore : 134 mg ; calcium : 38 mg ; fer : 1,4 mg ; soufre : 200 mg ; vitamine B1 : 0,2 mg ; vitamine B2 : 0,1 mg ; vitamine B6 : 1,2 mg ; niacine : 0,6 mg ; folates : 3 µg ; vitamine C : 30 mg ; l’ail renferme aussi, en toutes petites quantités, des prostaglandines et des phénols.

SES BIENFAITS

Grâce à ses acides phénols, l’ail agit comme un antiseptique puissant du système digestif et de l’appareil respiratoire. Son effet fluidifiant sur le sang, sa capacité à dissoudre les petits caillots freineraient l’évolution de l’athérosclérose. Par ailleurs, ses principes actifs soufrés dilateraient les artères coronaires, contribuant à prévenir l’angine de poitrine. Consommé régulièrement, il aiderait à prévenir le cancer de l’estomac et serait efficace contre les vers intestinaux.

CONSERVATION

Selon les variétés, l’ail frais se conserve de trois à neuf mois. Le garder au sec à température ambiante, car le froid et l’humidité ont pour effet de déclencher le processus de germination.

IDÉES RECETTES

Aillet : on appelle ainsi la pousse d’ail qui sort de terre au printemps et qui n’a pas encore commencé à former son bulbe. On la consomme à la croque-au-sel ou légèrement cuite à la vapeur et arrosée d’une vinaigrette, comme pour le poireau. On peut aussi l’émincer dans les salades, les soupes, etc. Chercher ce produit du côté des épiceries asiatiques.

Hampe florale : afin de favoriser la production du bulbe, la hampe florale de l’ail, avec son bouton floral, doit être coupée peu de temps après sa formation. Hachée finement, elle entre dans toutes sortes de préparations, comme le beurre à l’ail. On peut la trouver en pot dans les épiceries fines.

Ail en chemise : rôti ou grillé au four dans sa peau, l’ail acquiert une saveur très particulière qui rehaussera mayonnaises, vinaigrettes ou sauces chaudes. Le bulbe entier sera d’abord étêté et badigeonné d’huile. On peut aussi ajouter les gousses individuelles dans un bouillon ou une sauce et les retirer au moment de servir, ou en farcir une volaille à rôtir. À la fin de la cuisson, on pourra récupérer l’ail et en faire une sauce.

Aïoli  : il se monte comme une mayonnaise à cette exception près que l’on commence avec de l’ail pilé avant d’ajouter les ingrédients habituels. Il pourra accompagner un poisson, une viande froide ou une fondue. Si l’on ajoute un morceau de mie de pain trempé dans du fumet de poisson et des piments rouges d’Espagne, on obtient une rouille, traditionnellement servie en Provence avec la bouillabaisse.

Aïgo-bouïdo : des nombreuses recettes de soupes à l’ail élaborées à travers le monde, une des plus simples est l’aïgo-bouïdo, aux usages mi-culinaires, mi-médicinaux. Pour le préparer, on fait cuire six gousses d’ail pilées dans un litre d’eau bouillante pendant une dizaine de minutes. Retirer ensuite du feu, ajouter sauge, thym et laurier et laisser infuser quelques minutes. Enlever les herbes, battre un œuf en omelette et l’ajouter à la soupe sans cesser de battre. Saler et poivrer. Ce bouillon est servi sur une tranche de pain arrosée d’huile.

Pâtes : faire revenir des gousses d’ail entières dans de l’huile, puis retirer l’ail et napper les pâtes avec cette huile parfumée. D’autres préfèrent tout simplement ajouter de l’ail pilé dans les nouilles très chaudes avec un peu de beurre fondu ou d’huile d’olive.

Salade amère à l’ail : pissenlit, chicorée, scarole, raddichio, trévise perdent un peu de leur amertume et se trouvent bonifiés lorsqu’ils sont servis avec des croûtons revenus dans l’huile d’olive et frottés à l’ail. Napper d’une vinaigrette chaude pour ramollir les verdures, et ajouter des lardons, si désiré.

Beurre d’ail : servir cuisses de grenouille, crevettes et escargots nappés de beurre qu’on aura malaxé avec de l’ail, des échalotes et du persil finement hachés. Passer quelques minutes au four à feu vif. On pourra faire cuire des moules dans du beurre, avec de l’ail, des fines herbes et du vin blanc, en couvrant, jusqu’à ce qu’elles s’ouvrent. Réduire le liquide à feu vif et en napper les moules.

Pain à l’ail : découper en tranches une baguette un peu rassie sans toutefois détacher complètement les tranches. Insérer entre les tranches du beurre manié avec de l’ail haché et du sel. Enfermer la baguette dans du papier d’aluminium, mettre au four à feu moyen et cuire 20 ou 30 minutes.

RÉFÉRENCES

http://www.passeportsante.net/fr/Nu...

http://www.futura-sciences.com/fr/q...

http://www.e-sante.fr/ail/2/guide/1644

http://fr.wikipedia.org/wiki/Ail_cu...

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