La blette ou bette, également appelée poirée, jotte ou joute, en Suisse bette ou côtes de bettes est une plante herbacée annuelle de la famille des Chénopodiacées, cultivée comme plante potagère pour ses feuilles ou pour ses côtes (ou cardes), consommées comme légume.
Poirée est aussi parfois le nom donné à la Betterave sauvage, son ancêtre probable (moins comestible en raison de son taux d’acide oxalique).
UN PEU D’HISTOIRE
Le terme « bette » est apparu dans la langue française au XIIIe siècle. En France, on emploie également le mot « blette » pour désigner la bette à carde. Le terme « carde », qui vient du latin carduus, signifie « chardon ». S’il a servi également à désigner la bette, c’est que l’on consomme de la même manière les tiges d’une plante proche du chardon (le cardon) et de la bette. Le terme « poirée », qui désigne les tiges de la bette à carde blanche, vient de « porée », qui signifiait jadis « potage » et qui dérivait de « poireau », un légume qui jouait un rôle de premier plan dans les potages.
La bette à carde et la betterave possèdent un même ancêtre commun (B. vulgaris var. maritima). Sa racine était peu développée et la bette à carde a gardé cette caractéristique. La plante vient du bassin méditerranéen et s’est dispersée vers l’est à une époque préhistorique. Contrairement à la betterave qui aurait été introduite assez tardivement dans l’histoire, la bette à carde aurait été consommée depuis toujours. Bien qu’elle ait été améliorée au fil du temps, la plante demeure très proche de ce qu’elle était il y a des milliers d’années.
Les Grecs de l’Antiquité consommaient la bette à carde. Au IVe siècle avant notre ère, Aristote mentionne dans ses écrits une variété à tiges rouges tandis qu’un siècle plus tard, le philosophe Théophraste parle d’une variété à feuilles vert clair et d’une autre à feuilles foncées. À leur suite, les Romains la consommeront et feront souvent mention de ses usages culinaires et médicinaux. Par contre, elle mettra plusieurs siècles à se rendre en Inde et en Chine, où on ne la découvrira qu’au VIIe siècle.
En Europe, on trouve mention de ses usages dans les plus anciens écrits portant sur les aliments d’origine végétale. Au XVIe siècle, un botaniste suisse décrit une forme à tiges jaunes, ce qui complète la liste des formes connues à l’époque (rouge et blanche). Malgré cela, la bette à carde blanche a toujours dominé les autres, qui ne sont appréciées que dans les cercles restreints de jardiniers-cuisiniers amateurs.
Ce légume est encore relativement peu connu en Amérique du Nord, sauf dans le Sud, où l’on apprécie ses feuilles. La bette à carde est cuisinée en Europe essentiellement pour ses tiges. Ses feuilles sont souvent jetées, bien que ce soit la partie la plus nutritive de la plante.
DESCRIPTION
Distinction entre la poirée (ou bette) et la blette :
- la poirée, c’est la Beta vulgaris (Beta dans le Capitulaire de Villis de Charlemagne) ;
- la blette, c’est l’Amaranthus blitum (Blida dans le Capitulaire de Villis de Charlemagne).
Par la suite les termes de « Bette » et « Blette » ont été employés indifféremment. Les deux plantes ont de grandes similitudes.
La bette est une plante herbacée, bisannuelle rustique, cultivée comme une plante annuelle pour ses feuilles. Celles-ci, de grande taille, souvent cloquées, ont un pétiole large et charnu qui peut être blanc, rouge, jaune, etc. Le limbe varie du vert au rouge vineux.
La tige florale apparaît la deuxième année, en été, de juillet à septembre. Elle peut atteindre 2 m de haut. Les fleurs sont réunies en longs panicules au sommet ou à l’aisselle des feuilles. C’est une plante pollinisée par le vent. Les fruits, sortes de glomérules, contiennent plusieurs graines brunes et brillantes.
En anglais, la blette s’appelle chard. Dans le patois vendéen, proche du poitevin, elle est appelée jotte.
VALEURS NUTRITITIONNELLES
Pour 100 g de bettes : 21 calories ; eau : 92 g ; protéines : 2,1 g ; glucides : 2,9 g ; lipides : 0,2 g ; fibres : 1 g ; potassium : 378 mg ; magnésium : 81 mg ; phosphore : 43 mg ; calcium : 80 mg ; fer : 2,3 mg ; vitamine B1 : 0 mg ; vitamine B2 : 0,1 mg ; vitamine B6 : 0,1 mg ; niacine : 1,2 mg ; folates : 22 µg ; vitamine C : 35 mg ; carotènes : 4 815 µg.
SES BIENFAITS
Trop peu répandue, la blette offre pourtant des bienfaits incontournables à votre organisme.
Crue ou cuite, elle est une excellente source en vitamines C et A. D’ailleurs, ces provitamines A couvrent 78% de vos besoins au quotidien. Son magnésium (150 mg/100 g) et son potassium (825 mg/100 g), quant à eux, sont aussi présents dans sa composition, ce qui la rend saine à tout point de vue.
De la même famille que l’épinard, la blette existe sous plusieurs espèces. Blanche, rouge ou jaune, elle est riche en fibres et très peu calorique. Idéale pour se maintenir en forme, la blette est un légume très rafraîchissant. Quant à ses feuilles, elles sont laxatives et diurétiques.
Les remèdes de grand-mère
Combattez les poux chez l’enfant :
Dans une grande casserole d’eau bouillante, faites cuire des blettes noires quelques minutes seulement sur feu moyen-doux. Après cuisson, égouttez-les en récupérant leur jus. C’est ce jus que vous appliquerez directement sur la chevelure de vos enfants. Renouvelez l’opération pendant quinze jours suivant les résultats obtenus.
Luttez contre les dartres :
Récupérez de l’eau de blette comme le conseil ci-dessus, puis versez-en dans un pot. Ajoutez-y une belle cuillère à soupe de miel, remuez énergiquement et appliquez le mélange sur le dartre. Laissez bien agir avant de laver à l’eau claire. Recommencez cette application tous les soirs.
CONSERVATION
Réfrigérateur. De 2 à 3 jours dans un sac perforé, sans laver. Les tiges se conserveront plus longtemps si elles sont séparées des feuilles. Congélateur. Les feuilles se congèlent bien entières après avoir été blanchies deux minutes et refroidies à l’eau glacée. Avant de les congeler, enlevez les tiges, car elles présentent une texture peu agréable après la congélation.
IDÉES RECETTES
Lorsque les bettes à carde sont jeunes, ses feuilles et ses tiges peuvent se servir crues en salade ou garnir un sandwich.
Sur les plants plus âgés, séparez les feuilles des tiges. Apprêtez les premières comme des épinards, les secondes comme des asperges.
Cuisson classique. Coupez les feuilles en lanières et hachez les tiges. Faites sauter avec de l’ail émincé dans un peu d’huile d’olive en commençant par les tiges, puis en ajoutant les feuilles. Faites cuire à couvert 5 minutes, puis sans couvercle 2 ou 3 minutes pour évaporer l’eau. Salez, poivrez et arrosez d’un peu de jus de citron. Servez sans délai.
À la dernière minute, jetez des bettes à carde émincées dans l’eau de cuisson des pâtes et égouttez le tout ensemble.
Tourte au vert. Les Italiens la préparent en garnissant une pâte à tarte de pommes de terre bouillies et coupées en dés, de feuilles de bettes à carde débarrassées de leurs tiges et finement hachées, d’un oignon émincé, de persil, de féta et de deux œufs légèrement battus. Recouvrez de pâte, enduisez cette dernière d’huile d’olive et faites cuire dans un four réglé à 190 ºC (375 °F).
En Provence, on dépose sur une pâte brisée, préalablement cuite au four, des feuilles de bettes à carde finement hachées, cuites 5 minutes et égouttées. Versez sur les feuilles une préparation à base de jaunes d’œuf, crème fraîche, gruyère râpé, sel et poivre. Décorez avec quelques olives et une bonne quantité de pignons de pin et mettez au four une vingtaine de minutes.
En Turquie, on prépare une casserole à base de boulgour, feuilles de bettes à carde hachées, ail, oignon et piment. Mélangez tous les ingrédients et faites cuire ensemble dans l’eau pendant une trentaine de minutes. Gardez ensuite hors du feu à couvert pendant 20 minutes pour permettre au boulgour de gonfler.
En Savoie, on prépare une saucisse, le pormonier, composée de lard maigre, de chou, d’herbes et de feuilles de bettes à carde.
RÉFÉRENCES
http://www.passeportsante.net/fr/Nu... http://fr.wikipedia.org/wiki/Blette... http://www.e-sante.fr/bettes-cardon... http://www.certiferme.com/sante/bie...