Les Paniers Marseillais
Une autre économie est possible...

GAEC de Pieroux

Adresse :
Chemin de Saint Laurent Le village
84750 Viens
tel : 04.90.75.36.90

Les paniers desservis : Panier des calanques du Roy d’Espagne

Les produits proposés :



GAEC de Pieroux

La production de cette exploitation est certifiée AB, certificat disponible à la fin de cet article.

Catherine et Serge Jossier

Quel est votre métier ?

Éleveurs.

Où se situe votre ferme ?

Nous sommes situés dans le Vaucluse, dans le nord Luberon, le village le plus près est celui de Viens.

Présentez vos animaux et vos terres :

Nous travaillons en élevage de plein-air, sylvo-pastoral, transhumant dans les Alpes. Nous avons actuellement 350 mères et de 250 agneaux de race Mourérous. C’est une race provençale rustique, bien adaptée aux collines.

Nos agneaux restent avec leur mère toute l’année. Ils montent en alpage avec elles, il n’y a pas de sevrage.

Le troupeau pâture beaucoup dans la colline et l’été nous partons dans les Alpes (alpages de l’Ubaye), près de Jausiers.

Normalement nous allons fin juin, mais cette année avec le froid qui a persisté nous partirons le 9 juillet.

Seulement l’agnelage se passe en bergerie un mois dans l’année.

Notre troupeau est suivi par un cabinet vétérinaire spécialisé en phytothérapie, nous favorisons la prévention. Nous réalisons des soins avec des extraits de plantes, argiles et parfois l’homéopathie. Le plus souvent on achète des bidons tout fait et surtout d’extraits de plantes ou alors on peut faire aussi notre mélange d’huile essentielle.

Nous avons aussi des poules, un cheval, un chat et des patous.

Quel est votre parcours ?

Mon mari travaille dans l’élevage depuis qu’il a 18 ans. Auparavant il était chevrier. Il a voulu se réorienter vers les brebis, pour la transhumance et connaître d’autres élevages.

Avant je ne travaillais pas dans l’agriculture mais petite je rêvais d’être bergère ! Mais on m’avait dit que ce n’était pas possible...Après avoir pris un grand tournant dans ma vie, je me suis réorientée, j’ai réalisé une formation agricole en 1998 dans l’optique de m’installer.

Et c’est comme ça que nous nous sommes installés mon mari et moi.

Pourquoi la bio ?

C’est naturel pour nous ! De plus, depuis quelques années nous suivons le cahier des charges de Nature et progrès. C’est un projet que nous avions depuis longtemps et le voilà réalisé !

Comment s’organise vos journées ou plutôt votre année ?

D’octobre à mi-juin nous gardons les brebis dans les collines de Viens et dans la bergerie durant la période de l’agnelage. Nous nous occupons de la vente durant cette période. Nous partons fin juin, début juillet dans les alpages. On monte toute notre maison, chiens de troupeau, cheval, poules, chat, plants de salades, etc. Là-haut à 2000 mètres d’altitude, nous avons une petite cabane de 20 m2 plus une chambre indépendante de 10m2. Nous accédons par une piste (1heure à 4*4). Une fois par semaine nous redescendons dans la vallée pour faire le plein de téléphone, courrier et courses ! Là haut pas de réseau téléphonique ni d’accès internet...

Qui travaille avec vous ?

Nous travaillons tous les deux et avec nos bêtes.

Quels sont vos circuits de vente ?

Les paniers marseillais et quelques amap.

Depuis combien de temps travaillez-vous avec les PAMA ?

Nous avons commencé en 2008 avec le panier du Roy d’Espagne.

Qu’est-ce que vous appréciez dans ce réseau ?

Le sens. Grâce au réseau on peut vendre la totalité de notre production, si on faisait le marché, ça ne serait pas possible...On serait obligé de passer par des maquignons et répondre à leurs obligeances. Grâce à ce type de système, on est en lien avec nos adhérents, on a des retours, on peut réajuster si quelque chose ne plaît pas. Et puis surtout, c’est très bien organisé ! Nos commandes sont centralisées, du coup on fait qu’un seul voyage, on se sait pas comment on pourrait faire aujourd’hui sans, du porte à porte serait juste impensable !

Le petit plus de votre métier :

Vivre avec nos bêtes dehors entre colline et alpages. On aime vivre le système sylvo-pastoral. Et puis on aime beaucoup notre race de brebis. On garde nos agnelles, on les sélectionne nous même.

Ce qui nous motive beaucoup aussi c’est la transhumance, grand plus de ce type d’élevage.

Le petit moins de votre métier :

Les attaques de loups...Nous en avons depuis 10 ans dans les montages. Jusqu’à maintenant nous n’avons pas eu d’attaque sur notre secteur en pleine. Certains de nos voisins si...Cependant des brebis ont disparus bizarrement.

Dans les montages, on est obligé d’avoir des patous pour protéger les brebis des loups. La gestion des patous est difficile, on leur demande de vivre comme des brebis alors que ce sont des chiens. Certaines communes ne veulent pas de patous...(car des fois ils cherchent à jouer avec les randonneurs. Ils font peur aux randonneurs, il peut y avoir des morsures..).

Ce qui est difficile c’est aussi tout le coté administratif. On est toujours en train de lutter contre des choses, comme les vaccinations ou le puçage qu’on nous oblige à faire. Le dernier vaccin qui nous a été imposé était celui de la fièvre catarrhale ovine. Pour s’y être opposé, nous avons été convoqué chez les gendarmes. L’affaire n’a pas été suivie. Et aujourd’hui, le vaccin n’est plus obligatoire...beaucoup de nos collègues ont eu de graves problèmes à cause de ce vaccin !

On lutte en continue mais heureusement nous sommes pas seuls, avec d’autres éleveurs nous rassemblons en collectif, pour avoir plus de force, de voix.

Votre satisfaction personnelle :

D’avoir réussi notre projet. On est partit de 0 sans argent, on a emprunté nos premiers sous. Aujourd’hui on est arrivé à un bon équilibre au sein de notre troupeau (les bêtes vont bien et nous avons chaque année moins de maladie grâce à la prévention que nous réalisons et surtout grâce à leur alimentation saine et naturelle) et un bon équilibre dans notre vie personnelle ! Nous pouvons aujourd’hui habiter sur place, nous avons notre yourte et notre roulotte et nous sommes bien !

Comment voyez-vous l’avenir de votre métier ?

Ce qui nous fait soucis sur l’avenir de notre métier c’est la présence du loup, ils s’étendent beaucoup. Des meutes s’installent. Pour l’instant ils restent principalement dans les montagnes, mais on a des pertes et du stress en continue. Dans la Drôme, de nombreux collègues ne pouvaient plus supporter leur présence et ont décidé de s’arrêter. On trouve encore la force de continuer et de militer mais parler de ce sujet est toujours douloureux et ne nous rassure pas pour sur notre futur.

Leur brochure d’information ici :

PDF - 3.2 Mo

Certificat AB :

PDF - 639.5 ko
      ©2011-2014 - Les Paniers Marseillais Design Anne Le Dantec