Boris Obolensky
Photo : Andréa Dautelle
Quel est votre métier ?
Je suis patron pêcheur sur une barquette marseillaise de 7 mètres et je pratique la petite pêche côtière, une pêche artisanale dite aux « petits métiers ».
Photo : Andréa Dautelle
Où se situe votre lieu de travail ?
Mon port d’attache est à La redonne, commune d’Ensuès la Redonne sur la côte Bleue à l’Ouest de Marseille.
Présentez vos produits :
Photo : Andréa Dautelle
Le « panier » que je propose se compose d’un assortiment des poissons pêchés du jour de la livraison et de la veille.
Quel est votre parcours ?
Photo : Andréa Dautelle
Dès l’âge de 14 ans, j’ai acquis un savoir-faire transmis auprès des pêcheurs du port de la Redonne (Gabriel Raffini ainsi que les anciens propriétaires du navire Jean Fallon et Gérard Chevé) mais aussi du côté de Bormes-les- Mimosas et du Lavandou, dans le Var. C’est en hommage aux pêcheurs de la Redonne que j’ai nommé mon bateau Jean-Gérard. Après une formation au commandement des unités de navigation côtière (Capitaine 200) j’ai démarré l’activité en tant que patron-pêcheur en janvier 2010. Mon embarcation de type barquette marseillaise est adapté pour pratiquer une pêche artisanale « aux petits métiers ».
Pourquoi la « bio » ?
Je pêche du poisson sauvage et non « bio ».
Qui travaille avec vous (sur votre bateau) ?
Je travaille seul, mais j’envisage à terme d’embarquer un marin, pour des raisons évidentes de sécurité et de charge de travail.
Quelle est votre journée type ?
Réveil à cinq heures, trajet de Marseille à La Redonne, départ du port à 6h15, je relève les filets trois heures durant si tout se passe bien, je rentre au port vers dix heures et demie, je travaille à finir de ranger les filets réparés, etc., après avoir mis le poisson au frais.
Photo : Andréa Dautelle
Je repars « caler » les filets entre 14h00 et 15h30, je rentre ensuite pour conditionner (peser, vider, ensacher) le poisson pour la livraison du soir. Départ de La Redonne autour de 17h, embouteillages à l’entrée de Marseille, fin de livraison aux paniers entre 20h et 20h15.
Quels sont vos circuits de vente ?
Photo : Andréa Dautelle
Les Pama, l’amap de Bonneveine, des groupes autour de restaurants soucieux de cuisiner les poissons locaux.
Depuis combien de temps travaillez-vous avec les PAMA ?
Depuis le début de mon activité en tant que patron pêcheur en Janvier 2010.
Qu’est-ce que vous appréciez dans ce réseau ?
Le fait de livrer 193 familles à Marseille, (plus ou moins 600 personnes dégustent le poisson que je pêche) et la confiance renouvelée des adhérents donne à ma démarche une légitimité et un soutien importants. Les échanges avec les adhérents dont certains ont une connaissance scientifique ou d’usage de la mer et des poissons. Le contact permanent avec les producteurs, car les territoires maritimes et terrestres sont soumis aux mêmes influences (cycle lunaires, précipitations, etc.) et le fait que je suis très sensible aux métiers des paysans, éleveurs, apiculteurs, cultivateurs de fleurs, et tout ceux qui nourrissent les gens.
Photo : Andréa Dautelle
Les petits plus de votre métier : une liberté de décision, mais un contrôle permanent de l’action par les conditions climatiques et naturelles. Un métier très physique mais une dimension poétique et spirituelle certaine. Un métier de transmission, un savoir incarné dans des pratiques et des gestes, une connaissance du milieu qui s’enrichit quotidiennement.
Les petits moins de votre métier : les embouteillages à l’entrée de Marseille, la course après le temps du fait que je travaille seul (le revenu ne permet pas toujours d’embaucher un collaborateur à l’année), le revenu aléatoire.
Photo : Andréa Dautelle
Votre satisfaction personnelle ?
Faire découvrir et apprécier la diversité des espèces locales de poissons, goûteuses mais ignorées par la distribution conventionnelle.
Que diriez-vous à des personnes qui hésitent à prendre vos produits ? Pourquoi hésitez vous ? Quel est le motif de votre hésitation (car s’il y’a hésitation c’est qu’il y a une tendance à adhérer !!)
Comment voyez-vous l’avenir de la pêche ?
Comme l’avenir… à élaborer, mais positif. Les gens vont comprendre petit à petit que seule la petite pêche locale est respectueuse du milieu car dépendante d’un territoire maritime limité. Les pêches néo-industrielles et intenses sont à terme condamnées, c’est pourquoi elles sont aussi agressives en ce moment (les infractions relevées notamment dues au chalutage illégal dans la bande côtière se multiplient).
Photo : Andréa Dautelle
Un entretien de Boris a été réalisé par Andréa Dautelle sur "L’actu en continu par les IEJ3 Marseille", retrouver l’entretien en cliquant ici : http://iejmarseilleactu.wordpress.c...