Les Paniers Marseillais
Une autre économie est possible...

Thierry Vallarino

Thierry Vallarino

Thierry Vallarino

Il est installé à la Cadière d’Azur dans le var, avec sa femme Henriette.

Ils distribuent trois pamas : le lundi à Endoume et le jeudi au Campus d’Euromed et au Panier des Calanques.

Ils exploitent un domaine, dont ils sont propriétaires, de près de trois ha, dont 4 000 m2 de serres avec l’aide d’un employé, Alain et d’un saisonnier l’été. Ils bénéficient de l’irrigation du canal de Provence.

Ils ont rejoint le réseau des Paniers Marseillais en 2007.

Lorsqu’ils ont débuté leur activité de maraîchage en 1987, ils travaillaient pour les grandes surfaces. Ils produisaient alors uniquement des salades, puis des melons en complément. Ils ont très vite constaté que faire de la mono-culture pour des grandes surfaces n’était pas une bonne solution, que ce soit du point de vue de l’intérêt du travail ou des revenus générés.

En 2005, ils sautent le pas et s’affranchissent des grandes surfaces en installant un point de vente sur leur exploitation. Les débuts sont très durs, car il faut tout à la fois diversifier la production, investir et trouver la clientèle. Ils décident alors de se tourner vers le réseau des AMAP pour sécuriser leurs revenus et créer un lien avec leurs acheteurs.

En 2007, ils se rapprochent du réseau des Paniers Marseillais qui leur demande de passer en agriculture biologique. Les débuts sont très difficiles, puisque la première récolte produit des légumes minuscules. Il faut en effet une transformation des pratiques de l’agriculteur, mais aussi de la terre, qui met près de deux ans à produire à nouveau sans l’aide de la chimie. La tentative n’a pu être couronnée de succès que grâce au soutient sans faille du panier d’Endoume. Thierry Vallarino regrette de n’avoir pas vraiment pu bénéficier dès le départ du système de conseil inter paysans qui est maintenant mis en place par les PAMA, en la personne de Robert Roussier.

Maintenant la production est maîtrisée. Les arbres fruitiers (pêchers, abricotiers) plantés en 2007 produisent. Les poules, élevées en plein air autour des serres, ont la lourde tâche, en plus de pondre des œufs, de dévorer tous les pucerons qui voudraient s’aventurer à rentrer dans les serres, car, blague à part, la lutte contre les parasites reste le problème majeur de l’agriculture biologique.

Les Vallarino produisent eux-mêmes leurs plants pour plusieurs raisons :

  • Une raison financière, puisqu’ils ont calculé que ça revenait près de cinq fois moins cher en coût d’achat ;
  • Une maîtrise des périodes de production, car il n’est pas toujours facile de trouver des plants biologiques quand on en a besoin ;
  • Enfin l’amour du métier, bien entendu.

Ils récupèrent peu les graines car ils utilisent beaucoup d’hybrides F1, en provenance de chez Woltz, Clause ou Versem, et ces hybrides de première génération perdent beaucoup de leurs qualités à la seconde génération. Ils s’attachent par ailleurs à apprendre et maintenir la fabrication d’un compost qui fait maintenant quelques tonnes et leur a causé quelques doutes au démarrage. Ils fabriquent et utilisent purins d’ortie, de luserne, consoude et d’argile, ainsi que quelques engrais biologiques. Le hasard leur a permis de constater que les faisans adoraient les doryphores, reste donc à trouver comment utiliser cette observation.

Lorsque l’on presse les Vallarino à dresser un bilan de leur engagement dans le circuit des AMAP, notamment en agriculture Bio avec les Paniers Marseillais, ils commencent par louer la qualité des produits obtenus par l’agriculture biologique. Puis ils expliquent les avantages que procure l’assurance d’un revenu régulier tout au long de l’année. Cela leur a permis d’emprunter pour construire leur maison, et agrandir un peu la surface de production. Enfin ils mentionnent la qualité des échanges, plus en rapport avec leurs attentes.

La principale contrainte vient du système de distribution hebdomadaire des paniers qui oblige à fournir des légumes tout au long de l’année, ce qui demande une anticipation et une planification sans faille des plantations. Grossièrement les légumes que l’on mange en été se plantent en Mai, et ceux dégustés en hiver se plantent dès juillet. On comprend donc que le problème de rotation n’est pas facile à gérer.

Les journées et les semaines sont bien remplies : tout commence vers sept heures, avec le nettoyage, entretien des poules, le ramassage des œufs, puis les tâches varient en fonction du temps qu’il fait : plantation ou préparation de la terre et des plants, semis ou repiquage, entretien ou désherbage, rangement, nettoyage, livraisons, le tout du lundi au samedi, avec une pause le dimanche.

Un autre aspect à mettre en négatif tient à l’inquiétude sur l’avenir. Les Vallarino ont estimé que pour obtenir l’équilibre de l’exploitation, il faudrait distribuer entre 120 et 140 paniers par semaine. Hors aujourd’hui, ils n’atteignent pas ce chiffre et ont même constaté une légère baisse d’inscription. Cette baisse a été en partie compensée par le démarrage de l’expérience avec les étudiants d’Euromed. Mais si cette expérience est très positive, elle n’en pose pas moins le problème des longues vacances universitaires ....

En attendant d’avoir suffisamment de paniers ils maintiennent leur point de vente les matinées des mercredi et samedi de neuf heures à midi.

Si vous voulez discuter avec Thierry et Henriette, n’hésitez pas à leur rendre visite, la rencontre est toujours très intéressante. Vous pourrez suivre l’évolution du compost maison - Thierry est encore loin de produire les 45 tonnes dont il a besoin chaque année - apprendre comment on pollinise les tomates sous serre à l’aide de bourdons, ou discuter des nouvelles variétés qui seront plantées...

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