Vincent Bondil, Éleveur d’Agneau
Les photos ne sont pas libres de droit, elles ont été réalisées par Tamara Védrine http://www.katt.ch/etc.html
La production de Vincent est certifié AB par Ecocert France, vous pouvez télécharger le certificat à la fin de cet entretien.
Quel est votre métier ?
Je suis éleveur du Parc Régional du Verdon qui fournit les paniers bio des PAMA en Agneau.
Où se situe votre bergerie ?
Je suis installée à Moustiers Ste Marie, aux portes du Grand Canyon du Verdon, dans les Alpes-de-Haute-Provence. Le village est à la croisée du site grandiose des Gorges du Verdon et de la Route de la Lavande qui traverse le plateau de Valensole. Il est connu dans le monde entier pour la faïence à la finesse et aux décors uniques. Moustiers Sainte Marie bénéficie d’un environnement exceptionnel où s’harmonisent l’air, la terre et l’eau, avec notamment l’immense lac de Sainte-Croix (2 200 hectares) On est sur un site qui nous permet de voir une grande partie de la provence,
Présentez vos terres :
J’ai une petite surface, donc une petite exploitation. La ferme que j’exploite sur la commune de Moustiers Sainte Marie s’appelle « Le réservoir ». J’ai commencé petit à petit à mettre les surfaces en herbe, déjà au repos car mon oncle était en conventionnelle. Le fait d’avoir mis en herbe et donc recréer des prairies, ça a permis de restructurer les sols.
Vue de l’estive
Tout ces lieux, tous ces sites sont entretenus parce qu’il y a du pastoralisme, c’est pas les débroussailleurs qui viennent c’est pas possible. Les éleveurs font un énorme travail, tous ces paysages, ces pins parasols, ces champs de lavande qui attirent des touriste de l’Europe entière viennent pour ce cliché, ça fait partie de notre patrimoine qu’on doit mettre en valeur et faire la promotion de nos produits.
Présenter les animaux :
Départ pour la transhumance
Je propose deux types d’agneaux à la vente :
- Les agneaux légers qui ont entre 3 et 6 mois. Ils sont élevés en plaine et en bergerie. Leur viande est tendre et la couleur est rosée. Les tardons, agneaux âgés de plus de 6 mois. Ils sont nés au printemps et ont passé l’été en montagne. La viande est de couleur plutôt rouge et ferme.
- Les agneaux sont élevés sous leur mère, en prairie jusqu’en juin. Ensuite, ils partent en transhumance de juin à septembre, sur les hauteurs du Montdenier où ils se rendent à pied pour leur éviter le stress du transport en camion.
Vue de l’estive
Lors du retour d’estive, les brebis sont " en colline " où elles broutent sans contraintes, limitant l’envahissement des terrains par les friches. Elles permettent ainsi de maintenir les sous-bois propres et aérés tout en améliorant la fertilité du sol. En période d’agnelage, février-mars, les brebis mangent des céréales et du foin bio.
J’ai commencé avec 100 brebis. Dans mon troupeau j’ai uniquement des mourerous et des préalpes qui sont vraiment des brebis qu’on trouve couramment sur le secteur.
Arrivée dans les alpages
Le tardon c’est un agneau qui descend de la montagne qui a au minimum 6 mois, c’est un agneau vivant qui pèse environ 40 kg, c’est quasiment le mouton, il fait deux tiers de sa taille adulte on va dire.
C’est un agneau qui doit avoir 15-20 jours.
En journée il se mettent dans les buissons, ils se mettent à l’abri, à l’abri du soleil, ils ruminent et ils dorment une grande partie de la journée. Puis le soir dès que le soleil commence à se coucher, ils commencent à manger, à profiter, à s’amuser.
Transport et abattage :
Je travaille avec l’atelier de Digne, créé en 2007 et financé par le Conseil Général, cet atelier répond aux normes européennes. Il garantit la traçabilité et la qualité sanitaire des produits. Le transport et l’abattage des animaux sont effectués dans des conditions qui permettent de réduire le stress. L’animal est conditionné dans des structures agréées. La livraison en caisson réfrigéré s’effectue sans rupture de la chaîne du froid
Quel est votre parcours ?
Depuis tout petit je venais en vacances chez mon grand-père puis chez mon oncle, pour l’agriculture. Conduire un tracteur pour un enfant c’est fabuleux, travailler dans les champs, travailler dehors. Je voulais être agriculteur. Et beaucoup de personnes m’ont dissuadées, et puis j’ai donc appris le métier de géomètre que j’ai pratiqué. La ville c’est bien, les voitures, le cinéma, les sorties donc je suis resté, j’ai fait ma petite place en bas, j’ai fait mon métier et puis à 40 ans, je ne sais pas, peut-être la crise de la quarantaine, ça doit être ça, le grand saut, puis c’était l’opportunité, mon oncle s’arrêtait, si je le faisais pas à ce moment là je ne le faisais plus.
Pourquoi la bio ?
Produire bio, c’est avant tout respecter la nature et ses cycles de vie. Il faut un certain temps pour qu’une plante, un animal grandisse et se développe de manière harmonieuse. L’agriculture "moderne" utilise quantité de substances chimiques : engrais, insecticides, antibiotiques, ...etc, pour accélérer la production.
L’agriculture biologique refuse cette approche : interdiction des OGM, aucun produit chimique n’est autorisé sur les cultures, les médicaments classiques sont utilisés dans l’élevage de façon exceptionnelle, uniquement pour soigner un animal malade quand les moyens naturels ont échoué (phytothérapie, homéopathie,...).
La gestion des pâturages adaptée au milieu naturel est un véritable allié contre les incendies.
C’est pour cela que j’ai choisi de pratiquer l’agriculture biologique et ce, dans le cadre des savoir-faire traditionnels du Verdon.
Quels sont vos circuits de vente ?
Les PAMA et je vends aussi mes agneaux, au détail et sous vide :
- au marché de Moustiers Ste Marie, les vendredis matin, d’avril à octobre,
- au marché Paysans du Verdon, les dimanches après-midi, en été de 16h à 21h, à Moustiers Ste Marie.
Depuis combien de temps travaillez-vous avec les PAMA ?
Depuis environ 4 années.
Qu’est-ce que vous appréciez dans ce réseau ?
Pour moi c’est une manière de valoriser le plus possible ces produits. Commercialiser en direct, c’est la meilleure solution !
Le petit plus de votre métier :
Le fait de travailler au rythme des saisons.
Le petit moins de votre métier :
Il faut être présent sur l’exploitation 7jours/7.
Votre satisfaction personnelle :
Que mon travail soit reconnu par mon entourage.
Que diriez-vous à des personnes qui hésitent à prendre vos produits ?
Goûtez-les c’est les adopter !
Comment voyez-vous l’avenir de votre métier ?
Il faut une identité, faut qu’on arrive absolument à développer une identité d’un agneau du Verdon pour qu’on puisse se différencier faire voir qu’on fait plein de produit de qualité.
Faudrait peut-être que je voyage plus pour que je vois ce qu’il se pratique ailleurs, j’ai entendu dire que dans le sud-ouest ça se passait pas mal, dans les Pyrénées, dans le massif central aussi il y a des initiatives qui se font et qui paraissent très intéressantes.
Eric Dehorter, journaliste à France 3 et adhérent au PAMA a réalisé un reportage sur Vincent Bondil, vous pouvez le visionner ici :
Plus d’informations sur le site de Vincent Bondil :http://www.moustiers.net/monexploitation/index.html