Aïe ! Ouille ! Le “Bio-agricole” de The BioAg Alliance ne doit pas ici nous rassurer, mais alors pas du tout. Qui sont d’ailleurs les protagonistes de cette redoutable alliance ? On ne présente plus Monsanto Company, entreprise américaine spécialisée dans les biotechnologies agricoles, célèbre pour ses Ogm, le round-up et autres merveilles comme l’agent orange, l’hormone bovine de croissance recombinée, depuis près d’une décennie n°1 mondial sur le marché des semences.

Novozymes est elle une entreprise danoise de biotechnologie spécialisée dans les enzymes, n° 1 mondial de la bio-innovation, champion des “biosolutions industrielles”. 25,5% de ses actions sont détenues par Novo Nordisk Foundation dont on peut soupçonner qu’elle a quelque rapport avec le groupe Novo, laboratoire pharmaceutique spécialisé entre autres dans les hormones de croissance.

Mais nous sommes sûrement mauvaise langue. Les motivations de The BioAg Alliance (et pourquoi pas Brother ?) sont humaines et généreuses, n’en doutons pas. Il suffit de lire leurs propres commentaires… Rubrique “Solutions biologiques durables pour l’agriculture” : « Les solutions à base de micro-organismes (…) [représentent] aujourd’hui environ 2,3 milliards de dollars en ventes annuelles (…) avec des taux de croissance à deux chiffres... (…) Les nouvelles technologies biologiques agricoles complètent l’approche des systèmes intégrés nécessaires dans une agriculture moderne, réunissant amélioration génétique, biotechnologie et pratiques agronomiques pour améliorer et protéger les rendements des cultures. » Croissance à deux chiffres, nouvelles technologies biologiques, améliorer et protéger les rendements, leurs (belles) motivations sont transparentes. Rubrique “The BioAg Alliance” : « En réunissant leurs capacités, Novozymes et Monsanto sont prêtes à offrir un tout nouveau type de solutions microbiennes plus efficaces pour les grandes cultures, les cultures fruitières et potagères. (…) L’accord est soumis à l’autorisation des autorités compétentes nationales de concurrence dans la mesure des besoins. L’alliance devrait être finalisée au début de 2014. D’autres termes de l’alliance ne sont pas divulgués. » Là, la transparence… Dame ! Et le secret industriel, vous en faites quoi, vous, du secret industriel ? On ne peut pas tout divulguer. Le sel d’une alliance, c’est ce qui ne peut pas être ouvertement annoncé. Mais déjà ce qui est annoncé fait peur, très peur ! Si The BioAg Alliance peut se passer de l’autorisation des autorités compétentes nationales, on comprend bien qu’elle s’en passera volontiers, mais s’il le faut, elle saura aussi s’en s’arranger. D’ailleurs, nos sénateurs l’ont bien compris. N’est-ce pas ? Les semences, c’est le royaume de The BioAg Alliance. Pas touche, ou gare !