COMMUNIQUÉ DE PRESSE DE PRESSE DE JOSE BOVE – Bruxelles, le 29 septembre 2010
OGM/EFSA José Bové demande la démission de Diana Banati
L’EFSA – l’Autorité Européenne de Sécurité des Aliments – a été créée en 2002 suite aux scandales de la vache folle et de la dioxine. Elle a une mission claire, assurer aux 500 millions de consommateurs que les produits qu’ils consomment ne sont pas dangereux pour la santé ou pour l’environnement.
L’EFSA est infiltrée par l’ILSI, par le plus vaste lobby agro-alimentaire de la planète qui regroupe les 400 plus grandes entreprises de la chaine alimentaire (dont Monsanto, Cargill, Nestlé, Bayer, BASF, Coca-Cola..)
En juillet 2008, Madame Banati est devenue Présidente du Conseil d’Administration de l’EFSA. Pour y parvenir, elle a menti dans sa déclaration d’intérêt en ne se reconnaissant qu’un rôle mineur au sein de l’ILSI. Elle est en fait Membre du Conseil des Directeurs de ce lobby agro-industriel. Hier soir, dans la précipitation l’EFSA a modifié la déclaration d’intérêt de Mme Banati pour réparer cette curieuse omission. Cette pratique est scandaleuse !
José BOVE, VERTS/ALE, vice président de la commission de l’agriculture du Parlement européen, a déclaré ce matin lors d’une conférence de presse :
« J’ai alerté le Commissaire John Dalli le 14 juillet sur ce conflit d’intérêts qui empêche l’ESFA de remplir son rôle et de délivrer des opinions scientifiques impartiales. Je lui ai remis en main propre la déclaration d’intérêt de Mme Banati et je lui ai suggéré de proposer rapidement une autre personnalité pour remplir cette fonction. Je l’ai également alerté sur la nature de l’ILSI et sur les intérêts financiers que cet institut défend. Deux mois et demi plus tard, la Commission européenne n’a toujours pas réagi.
Vue la situation, l’Union européenne doit décréter un moratoire total sur les OGM et suspendre les autorisations qu’elle a données. Le mode de fonctionnement de l’EFSA doit être revu de fond en comble comme l’a demandé à l’unanimité le Conseil des Ministres de l’Environnement en décembre 2008. L’Autorité Européenne devra en particulier disposer de moyens financiers conséquents pour pouvoir mener en toute transparence une évaluation scientifique, économique, sociale et environnementale des risques liés à l’utilisation des OGM en agriculture. »
dossier presse complet téléchargeable sur : www.jose-bove.eu —–
Article Libération ÉCONOMIE 29/09/2010 À 00H00 Europe : le lobby OGM infiltré à la tête de la sécurité alimentaire
Diana Banati, la présidente de l’agence qui délivre les autorisations d’importation, a maquillé son CV pour minorer son passé dans l’agrobusiness.
Par JULIE MAJERCZAK Correspondance à Bruxelles, JEAN QUATREMER BRUXELLES (UE)
La Commission européenne a toujours été l’amie des OGM, comme en témoignent les 125 autorisations d’importation accordées depuis 1998. Mis à part les six dossiers retirés par les industriels eux-mêmes, on ne compte absolument aucun refus en douze ans ! Les instances communautaires écartent systématiquement les objections avancées tant par les scientifiques que les autorités sanitaires nationales ou les associations de défense de l’environnement. La création, en 2002, de l’Agence européenne de sécurité alimentaire (AESA), au lendemain du scandale de la vache folle, n’a strictement rien changé à ce biais favorable aux champions des biotechnologies. Et pour cause : la Commission a peuplé l’AESA de personnalités acquises à la cause des OGM quand elles ne sont pas directement issues de l’industrie elle-même. José Bové, euro-député vert et vice-président de la commission agriculture du Parlement européen, vient ainsi de lever un beau lièvre : la présidente du conseil d’administration de l’AESA, la Hongroise Diána Bánáti, a dissimulé qu’elle avait été membre du comité des directeurs de la branche européenne de l’International Life Science Institute (Ilsi), le« lobby de l’agrobusiness », comme le qualifie Bové.
Dangers. Cet organisme prétend donner des conseils scientifiques indépendants dans tous les domaines agro-alimentaires, alors qu’il ne fait que reprendre à son compte les données fournies par ses membres, au rang desquels on compte tous les grands des OGM que sont Monsanto, Syngenta, Bayer, BASF, etc. L’Ilsi s’est par exemple illustré aux Etats-Unis en fournissant des études « scientifiques » sous-estimant les dangers du tabac, ce qui a conduit la justice américaine à s’intéresser à son fonctionnement. A la suite de cette affaire, l’Organisation mondiale de la santé l’a retiré de sa liste d’organisations « partenaires ». On retrouve aussi l’Ilsi dans l’affaire du Teflon créé par le groupe DuPont : son étude prouvant l’innocuité de cette matière ne reposait sur aucune base sérieuse…
Nommée membre du conseil d’administration en 2006, sur proposition de la Commission et décision du Conseil des ministres, Diána Bánáti a été élue présidente de l’Agence européenne de sécurité alimentaire en 2008, puis réélue en juillet cette année. C’est en épluchant sa « déclaration d’intérêt » que José Bové a découvert le pot aux roses. Elle avait simplement mentionné qu’elle avait été « membre du comité scientifique de l’Ilsi » et juré aux députés européens « [qu’]elle n’a jamais été approchée par des lobbyistes ».
« Un conflit d’intérêts scandaleux », s’emporte José Bové, qui exige sa« démission immédiate ». « J’ai averti la Commission le 14 juillet, j’attends toujours une réponse. » L’ancienne ministre de l’Environnement Corinne Lepage, elle aussi députée européenne, est sur la même longueur d’ondes : « Il est choquant qu’aucun contrôle des déclarations d’intérêts ne soit effectué par la Commission européenne. Si des gens représentent l’industrie, qu’ils se présentent en tant que tel. » Joints au téléphone, ni la Commission ni l’AESA n’ont souhaité faire de commentaire sur cette affaire.
Depuis l’origine, les écologistes dénoncent le mode de fonctionnement de l’AESA : elle ne mène aucune étude elle-même, mais s’appuie sur les dossiers transmis par les industriels à qui il appartient de démontrer l’innocuité de leurs produits. Autre lacune de taille : aucune évaluation des risques à long terme n’est exigée. Alors que pour les pesticides, les industriels doivent tester leurs substances sur des rats durant deux ans, pour les OGM, trois mois suffisent.
Positifs. La composition de l’AESA explique sans aucun doute cette coupable inclination. Car Diána Bánáti n’est pas un cas isolé. En avril, l’ancienne directrice du département OGM de l’AESA, Suzy Renckens, a été embauchée par l’agrochimiste Syngenta… L’actuel président du comité scientifique OGM de l’agence, le professeur Harry Kuiper, est, par ailleurs, le coordinateur d’Entransfood, un projet soutenu par l’UE visant à « favoriser l’introduction des OGM sur le marché européen et rendre l’industrie européenne compétitive ». On comprend mieux pourquoi les avis de l’agence sont toujours positifs. Quelles que soient les objections, elle ne change pas d’avis. Ainsi, dans le cas du maïs MON 810 de Monsanto, la Commission lui a demandé à trois reprises son avis, des études récentes, notamment de l’Institut Pasteur, ayant mis en avant les incertitudes existantes sur les effets à long terme de cet OGM. L’AESA n’a pas revu sa copie. Or, les avis de l’agence sont cruciaux, la Commission s’y rangeant dans tous les cas. Le Conseil des ministres, sur proposition de la France, a demandé à la Commission de revoir le fonctionnement de l’AESA. C’était en 2008. On attend encore.
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La présidente de l’Autorité européenne de sécurité des aliments appartient à un lobby industriel LEMONDE | 29.09.10 | 10h39 • Mis à jour le 29.09.10 | 10h48
La présidente du conseil d’administration de l’Autorité européenne de sécurité des aliments (AESA) est aussi membre du conseil d’administration d’une association regroupant les plus grandes entreprises de l’agro-industrie. Telle est la révélation faite par José Bové, député européen (Europe Ecologie), lors d’une conférence de presse, à Bruxelles, mercredi 29 septembre.
L’Agence joue le rôle d’expertise scientifique pour les décisions de la Commission européenne en matière de produits alimentaires, notamment les OGM (organismes génétiquement modifiés). L’Autorité n’a jamais émis un avis négatif sur plus de 100 OGM examinés. Les documents présentés font apparaître que Diana Banati, la présidente du conseil d’administration de l’AESA, a dissimulé qu’elle appartenait aussi au conseil d’aministration d’ILSI Europe (International Life Science Institute), instance dans laquelle elle côtoie des représentants de dix grandes entreprises comme Kraft Foods, Nestlé ou Danone.
DEMANDE DE DÉMISSION
De son côté, l’ILSI est une organisation internationale regroupant plus de 400 entreprises, dont Monsanto, Syngenta, Dupont, Nestlé et Kraft Foods. Dans les années 1980 et 1990, elle a ainsi relayé les efforts des fabricants de tabac pour affaiblir les initiatives de l’Organisation mondiale de la santé (OMS) sur le tabac. A la suite à plusieurs enquêtes, l’OMS a d’ailleurs exclu l’ILSI, en janvier 2006, de la liste des organisations pouvant participer à ses activités.
M. Bové demande la démission de Mme Banati. « L’AESA n’a pas d’autonomie, elle est inféodée aux lobbies, juge le député, qui est également vice-président de la commission agriculture du Parlement européen. Son mode de fonctionnement doit être revu de fond en comble. »
Mme Banati a fait modifier, le 28 septembre, les mentions de sa déclaration d’intérêt, telle qu’on peut la consulter sur le site Internet de l’AESA : elle y fait soudainement apparaître son appartenance au bureau des directeurs de l’ILSI.
Hervé Kempf This message was sent by : URGENCI, 5 rue Jean-Jacques Rousseau, AUBAGNE, PACA 13400, France